Violences urbaines: la liberté du vide? #SOSphilosophie #cestpasvendredimaisonreflechit

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Un extrait brut, tiré de l’ouvrage Principes de la philosophie du droit de Hegel, fournit quelques clés de lecture et de compréhension:

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La volonté contient : a) l’élément de la pure indétermination ou de la pure réflexion du moi en lui-même dans laquelle s’évanouissent toute limitation, tout contenu fourni et déterminé soit immédiatement par la nature, les besoins, les désirs et les instincts, soit par quelque intermédiaire ; l’infinité illimitée de l’abstraction et de la généralité absolues, la pure pensée de soi-même.

R : Ceux qui considèrent la pensée comme une faculté particulière indépendante, séparée de la volonté conçue elle-même également comme isolée et qui de plus, tiennent la pensée comme dangereuse pour la volonté, et surtout pour la bonne, montrent du même coup d’emblée qu’ils ne savent rien de la nature de la volonté (remarque qui sera faite encore souvent sur le même sujet).

Sans doute l’aspect de la volonté défini ici — cette possibilité absolue de m’abstraire de toute détermination où je me trouve ou bien où je me suis placé, cette fuite devant tout contenu comme devant une restriction — est-ce à quoi la volonté se détermine. C’est ce que la représentation pose pour soi comme liberté et ce n’est ainsi que la liberté négative ou liberté de l’entendement.

C’est la liberté du vide. Elle peut se manifester sous une figure réelle et devenir une passion. Alors, si elle reste simplement théorique, c’est le fanatisme religieux de la pure contemplation indoue ; si elle se tourne vers l’action, c’est en politique comme en religion, le fanatisme de la destruction de tout ordre social existant et l’excommunication de tout individu suspect de vouloir un ordre et l’anéantissement de toute organisation voulant se faire jour. Ce n’est qu’en détruisant que cette volonté négative a le sentiment de son existence. Elle pense qu’elle veut un état positif, par exemple, l’état de l’égalité universelle ou de la vie religieuse universelle, mais en fait elle n’en veut pas la réalité positive, car celle-ci introduit aussitôt un ordre quelconque, une détermination singulière aussi bien des institutions que des individus, alors que c’est en niant cette spécification et cette détermination objective, que précisément la liberté négative devient consciente de soi. Ainsi ce qu’elle croit vouloir peut n’être pour soi qu’une représentation abstraite et sa réalisation n’être qu’une furie de destruction.

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